Le 8 et 9 juillet, La Mamie’s fête ses 10 ans dans son lieu préféré : la Ferme du Bonheur. Au programme :

  • Samedi, 1ère Mamie Bonheur de l’été
  • Dimanche un Brunch-Concert de 12h00 à 19h00.

Pour marquer le coup, on te propose un retour en arrière relatant leurs 10 ans. Pour ce faire, on a interviewé FANTIN, membre du collectif [NDLR : attitré à la récupération des lecteurs de code-barres Placeminute afin que tu puisses briller en société].

Retour donc sur ses 10 années au travers de 7 événements majeurs ayant construit l’identité de « La Mamie’s ».

#1 Montrouge, 2007 :

Le commencement ? Un souvenir ? Racontez-nous la première teuf du collectif La Mamie’s et comment s’est créé le collectif !

Au début, le collectif était composé de Matthieu, Antoine, Victor et Grégoire. On a fait notre scolarité ensemble. On s’est donc rencontré au collège et on s’est retrouvé dans le même lycée. En teuf, on est tombé sur un certain Théo.

La pierre angulaire à tout ça, ça a été le vinyle. On passait pas mal de temps dans un shop [NDLR : un disquaire pour les nuls]. On adorait ça. On découvrait, on posait sur platine et on se passait des sons.

De cette passion de l’objet, du son, on a voulu partager ça avec nos potes. Par chance, on avait une maison abandonnée qui appartenait au père de l’un d’entre nous. [NDLR : Cette maison est devenue leur bureau aujourd’hui]. Ça nous a donc permis d’organiser nos premières teufs. On posait les platines, les vinyles et on jouait devant 100 – 200 personnes. On est qu’entre nous, avec des potes de potes. On a aimé au point d’en faire une dizaine dans ce lieu et ça nous a permis de nous former.

Le must du must, l’association « La Mamie’s » était née avec pour philosophie la fête décomplexée et l’ouverture musicale. Depuis ces premières teufs, un 5ème et un 6ème membre ont intégré le crew. 

#2 Le 6B, Saint Denis, 2011 :

6 ans sont passés, pourquoi le 6B? Une anecdote sur cette 1ère ? 

Le 6B, c’est un alignement des planètes. D’un côté, on a un pote de la mère d’Antoine qui exposait là-bas. [NDLR : le 6B est un « squat » d’artistes avant tout] et Yohann de l’autre [NDLR : c’est un des fondateurs de Soukmachine] qui gérait le lieu. Puis, il faut dire qu’on adorait le concept du lieu.

Ça nous a permis de faire notre premier événement là-bas. 400 personnes étaient là. On pouvait, avec tout cet espace, aménager ce qui nous plaisait. On voulait se sentir chez nous. On a pu aménager des salons, sortir les consoles, promouvoir des artistes comme Mateo Garcia, et poser nos platines. D’ailleurs cette fois-ci, on aura réussi à jouer sans même que l’on est de retour son !

Par cet événement on a pu déplacer le centre de la teuf. On ne s’agglutinait pas devant le booth. Tout le monde marchait. Il y avait une vraie occupation de l’espace.

#3 La Ferme du Bonheur, Nanterre, depuis 2011:

Comment avoir déniché ce spot bucolique qu’est la ferme du bonheur ? On est en 2017, et vous continuez toujours ces rendez-vous, que représentent t’ils pour la Mamie’s ?

Comme je l’ai dit avec les mecs, on a la passion du vinyle. Cette passion, nous a amené chez un disquaire appelé Eric Labbé. Eric tenait un shop, rue Quincampoix à Paris, My Electro Kitchen. Tu pouvais y trouver les pépites de la Minimal. [NDLR : N’essaie pas d’y aller, ça a fermé…]. Après plusieurs échanges et vinyles achetés, Eric nous a proposé d’aller jouer à La Ferme du Bonheur. Il faut savoir que le lieu n’était pas vierge de musique. S’étaient déjà produit Katapult, Grego G, Romain Play …

On a donc débarqué à la Ferme et ça été le coup de foudre. Il y avait une cinquantaine de personnes, la cheminé centrale était allumée et il y avait un cochon qui dansait. On était dans une ferme et il y avait un « je ne sais quoi » qui se ressentait.

Puis, on a rencontré Roger, le propriétaire du lieu [NDLR : Roger des prés]. Entre lui et nous, ça accroché. On était sur la même longueur d’ondes vis-à-vis de ce que devait être la teuf. On avait la même philosophie. Puis quand, en 2012, on a joué la musique original du Petit Prince, là, le ciment a définitivement pris entre lui et nous !

De là, sont donc nés les Electrod’Bal de printemps et les Mamie-Bonheur d’été.

#4 Les 3 Baudets, Paris, 2012 : 

Faire une soirée dans un théâtre, c’était le moyen de se sentir Molière =) ? 

Absolument pas ! On a eu cette opportunité donc on la prise. C’est nos potes de « Rosé Rosé » qui nous en ont parlé.

Le théâtre allait être rénové, on en a profité ! On était déguisé en infirmiers. Nos potes en médecine nous avaient prêté leurs blouses. On avait aucune intention de passer pour les médecins du moment. Au contraire, on a plutôt été malgré nous les bourreaux du lieu.

Pendant la soirée, l’énergie a fait que la foule montait sur les sièges. A force de pas de danse et de sauts, ils ont cédé =).

#5 Place Dalida, Montmartre, Fête de la Musique 2013 / 2014 :

2 années consécutivement, vous avez animé la place Dalida pour la fête de la musique. Des aficionados de Dalida, parmi vous ?

2013, c’est notre première fête de la musique. Rien à voir avec Dalida, on tenait à la faire sur cette place car on habitait tous dans le quartier. De plus, la place était belle, l’emplacement parfait et la résonnance folle. On a donc ramené un gros sound système pour animer le quartier. On a d’ailleurs branché chez la Maman d’une pote [NDLR : cette maman n’était pas tout à fait d’accord]. Pour décorer la place, on a d’ailleurs emprunté de la déco de la ferme du bonheur. On s’est même installé autour de la statue de Dalida. Le décalage entre l’événement et la représentation était parfait !

Ça a été 3-4h de son non-stop. Il y avait du public qui ne nous connaissait pas et un tas de potes qui étaient venus partager le moment. Puis des passants, des gens du quartiers qui par curiosité s’approchaient et restaient. C’est entre autres pour ça qu’on voulait absolument jouer pour la fête de la musique.

On a donc réitéré en 2014. Disons que ça ne s’est pas passé exactement de la même manière. Sur le fond, ouais, c’était la même. Mais il y a eu une figurante improbable. [NDLR : Appelons la Mamie Jacquie]. Mamie Jacquie est descendu de son appartement et a interpelé nos Mamie’s. Elle dit : « Vous les pauvres, vous n’avez rien d’autre à faire que faire chier les riches » [NDLR : Nous pouvons féliciter mamie Jacquie pour son ouverture d’esprit et son sens de la rhétorique].

Tu comprendras que pour 2015, ça été compliqué de redemander la place… Manque de chance mamie Jacquie faisait partie de l’association de quartier. On a quand même lancé une pétition. On a recueilli plus de 3000 signature. On y tenait. On a été jusqu’à rencontrer l’adjoint en charge de la culture sur Montmartre. Puis comme ça ne suffisait pas, on a envoyé un mail à M. Jack Lang. Résultat des courses, ça a marché ! On avait un avis favorable une semaine avant le 21 juin pour faire la fête sur cette même place. Joie de courte durée, quelques jours avant, l’interdiction était de retour. Le moment était venu pour nous de nous v—–. On a stické et rempli de photo la défunte Dalida !

#6 Shi Fu Miz, Hong Kong, 2016

Comment la Mamie’s s’est retrouvée jouer à Hong Kong ? Vous y retournez ? Un projet en cours sur place ?

On a fait une tournée en Asie. On est passé par Singapour, la Corée du Sud, la Birmanie, la Malaisie… On s’est donc ouvert à la fête en Asie. Il y avait tout de même avant ça une attirance. Puis on est tombé sur Florian. C’était un mec qui vivait sur Hong Kong et qui avait une agence de booking. Il voulait monter un festival sur place. Il avait les compétences de booking mais aucune concernant l’organisation. Donc on s’est allié pour pouvoir le guider et jouer là-bas. Victor qui était sur Hong Kong a aidé Florian et a fait le pont entre Flo et la Mamie’s. Concrétisation, en octobre 2016, le SHIFUMIZ voyait le jour sur une ile sauvage, Lantau Island à Hong Kong avec 450 participants

On a donc réitéré ! En Mai 2017, la 2ème édition se déroulait. Cette fois ci, c’était sur 2 jours. On a eu 650 personnes. Il y avait certes majoritairement des expats et des français mais le plaisir était intact ! [NDLR : On s’en que la 3ème édition aura lieu].

Comparer nous l’organisation en France et à Hong Kong ?

En plus du projet, de l’apprentissage, du plaisir pris, on constate des différences en termes d’organisation. Oui oui, il y a des différences entre la France et Hong Kong. A Hong Kong le strict est de rigueur. On n’essaye pas de transgresser la loi. Par contre si tu es en dèche de bus, que tu es à 2 jours du festival, tu peux négocier, en 3h00, 2 bus de plus !

#7 Macki Music Festival, Carrières sur Seine, depuis 2014

Le Macki c’est la contraction de M(amie’s) et (cr)acki, mais c’est aussi un rouleau d’algue japonais. Cracki ou Mamie’s sont amateurs de la culture nippone ?

[NDLR : Macki, c’est bien la contraction de M(amie’s) et (Cr)acki].

On est fan de la culture japonaise mais surtout de sa culture musicale. On est fan de la disco japonaise et beaucoup de Toshio Matsuura. [NDLR : C’est Gilles Peterson du Japon]. Il sera d’ailleurs là pour nos 10 ans à la Ferme du Bonheur.

Quelle forme prend la nuit au Japon ?

On adore leur culture de la nuit, du club. C’est différent de ce que l’on a l’habitude de voir en France. Leurs soirées sont intimistes. On se retrouve à 50-100 dans des mini-club. On se s’en même dans l’appartement d’un pote. Les japonais ne restent pas planter devant le booth. Ça discute, se déplace, vie, le tout en écoutant les sons qui passent.

Ce genre de vision de la fête a même inspiré certains d’entre nous. Théo a un side project. Il est à Londres. Il est en train de développer ce genre de teuf [NDLR : La Mamie’s nous réserve-t-ils la même chose sur Paris ?].

#8 Question Laurent Boyer : « Cela fait 10 ans, vous avez fait la fête un peu partout en France, et même a l’international ! On ne peut que vous féliciter ! »

Un mot pour définir ces 10 ans ?

« C’était mieux après ! »

Quelle ligne directrice pour atteindre les 15 ans voire même les 20 ans ?

On a encore beaucoup de chose à apprendre. On est encore plein d’envie et de projets. On veut que ça dure le plus longtemps possible tout en gardant notre atmosphère et notre esprit familial.

Cette année, c’est la maturité de notre dernier projet « Le Macki ». On voit que les gens adhèrent. La meilleure des preuves, c’est que l’on est sold out ! Et que l’on accueillera le Label « Rush Hour ». [NDLR : Label de Carl Craig, Vincent Floyd, Rick Wlhite… https://rushhourmusic.com/]

Puis, on s’exporte. On a Théo qui développe son projet à Londres. Victor qui lui continue de tourner et de créer en Asie. Moi-même, je suis en pleine réflexion. Ce sera l’Europe de l’est mais ce projet est encore en grande réflexion. En tout cas, les side projects ne signifie pas la fin de la Mamie’s mais au contraire son processus de fermentation.

#9 Votre carte blanche :

Dans ce cas, on voulait parler de notre label Mamie’s Records. On a fondé ce label en 2016. C’est tout jeunot mais c’est la suite des choses. « Le but est de promouvoir des artistes aux sonorités et aux univers différents, pour effacer les frontières musicales, décloisonner les genres et proposer aux oreilles averties une offre musicale accessible et de qualité » [Mamie’s Records, Page Facebook].

Aujourd’hui on a une égérie et c’est « Kodäma », soit la rencontre de sons électroniques et acoustiques sublimé par la voix envoutante de Kiala, qui jongle entre langues anglaise et japonaise. De ce mélange émane spiritualité et musiques expérimentales avec un groove électro néo soul. Ils seront d’ailleurs au Macki !

Les 10 ans de la Mamie’s, 2 jours à la Ferme :

8 juillet, Mamie – Bonheur : Monamour à Marrakitsch

Billets >> https://bit.ly/2t3R5BI

9 juillet, Brunch-Concert à la Ferme du Bonheur : Billets >> https://bit.ly/2r9t0qx

Puis pour finir, on a 1×2 PASS à te faire gagner >> A toi de jouer =)

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